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Intolérance entre gays : appel à la bienveillance !

Faire partie de la communauté lesbienne, gay, bisexuelle et transgenre (LGBT+) peut donner un sentiment de sécurité. Il reste qu’il existe une forme d’intolérance en son sein. Être intolérant entre gays, c’est reproduire les mêmes comportements que ceux qui discriminent les gays par homophobie.

Temps de lecture : 5 min
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Les points à retenir

  • L’égalité des droits progresse pour les personnes LGBT+. Mais il reste encore trop de rejet et de discrimination au sein mêmes des communautés LGBT+.
  • Les rejets peuvent concerner la taille, l’âge, le poids ou l’origine de l’autre.
  • L’empathie et la bienveillance permettent de ne pas être excluant vis-à-vis des autres.

Ces dernières années, les droits des personnes LGBT+ ont connu des avancées importantes. Pourtant, les discriminations sont encore présentes au sein même de la communauté LGBT+. Certains continuent à rejeter des personnes parce qu’elles sont trop vieilles, trop grosses, trop efféminées ou à cause de leur couleur de peau, de leur origine sociale. Et si la bienveillance devenait le moteur de la communauté ?

 

Racisme, follophobie, sexisme, grossophobie, âgisme et homophobie : même combat !

Si elles ont chacune leur spécificité, toutes les discriminations fonctionnent de la même manière. 

Prenons l’exemple de l’homophobie. Selon SOS homophobie et les textes de loi français, elle « désigne les manifestations de mépris, rejet et haine envers des personnes, des pratiques ou des représentations homosexuelles ou supposées l'être. Toute organisation ou individu rejetant l'homosexualité et les homosexuel-le-s, ou ne leur reconnaissant pas les mêmes droits qu'aux hétérosexuel-le-s est donc homophobe. L'homophobie est un rejet de la différence, au même titre que la xénophobie, le racisme, le sexisme, les discriminations sociales, liées aux croyances religieuses, aux handicaps, etc. ».

Donc, quand des personnes qui peuvent être discriminées discriminent à leur tour dans leur propre communauté ou une autre, elles cultivent, elles aussi, la peur de la différence.

 

La discrimination entre gays est un problème collectif avant d’être un problème individuel. Le fonctionnement des espaces gays favorise les hommes qui correspondent à la norme sociale dominante (blancs, virils, valides). (...) Rompre le silence et en parler publiquement peut être une démarche libératrice, même si elle peut aussi exposer à des violences.

Élise Marsicano et Florian Vörös, maîtresse de conférences en sociologie et maître de conférences en sciences de l’information et de communication

 

La follophobie, une homophobie intériorisée ?

La follophobie est une discrimination basée sur le rejet de la « folle » : d’un garçon, souvent homosexuel, « efféminé ».

Elle se traduit de plusieurs manières : 

  • insultes homophobes (qui se rapprochent souvent des insultes sexistes) ;
  • commentaires excluants inscrits dans certains profils de gays sur les applications de rencontre, comme les fréquents « pas de folle » ou « pas d’efféminé » qui peuvent blesser les personnes concernées.

C’est une forme d’homophobie et de sexisme, car le garçon est discriminé parce qu’il ressemble trop à une femme, ou a des manières trop féminines. La femme serait donc mal vue. De plus, la follophobie correspond à une image hétéronormée de l’homme viril et masculin à tout prix.

 

Bon à savoir

Sur les applications de rencontre, au lieu de mettre ce qu’a priori vous ne voulez pas (« pas de ceci ou cela »), indiquez ce que vous recherchez ou ce que vous préférez. Soyez positif au lieu d’être négatif. Cela évitera de blesser les personnes que vous excluez de votre recherche.

 

Pour des communautés LGBT bienveillantes

La force des communautés LGBT+  réside dans le fait qu’elles apportent des espaces de convivialité sécurisés. Chacun, à n’importe quel moment, peut y vivre pleinement et sereinement.

Quand une personne gay, bisexuelle ou transgenre subit des discriminations au travail, en société ou même au sein de sa famille, pouvoir se retrouver avec les siens est un réconfort précieux.  Certaines associations, comme Les Ours de Paris, proposent d’ailleurs des activités pour les personnes qui sont souvent rejetées en raison de leur poids (les ours, ou « bears » en anglais). 

Les communautés LGBT+ dans leur globalité aident et doivent aider à supporter les discriminations. En exclure certains sous prétexte qu’ils seraient trop gros, trop vieux, trop efféminés, trop différents revient à reproduire entre soi ce que les homophobes font subir aux personnes LGBT+. La bienveillance et le respect des différences sont les piliers fondateurs d’une communauté. Ils doivent le rester. C’est unies que les différentes communautés seront plus fortes pour défendre les droits de leurs membres et protéger les plus fragiles.

 

Comment être bienveillant ?

Être bienveillant est une attitude au quotidien. Il s’agit de se comporter envers les autres comme nous aimerions qu’ils se comportent envers nous. Il faut également se mettre à la place de l’autre, imaginer ce qu’il ressent et agir en conséquence. 

Dans tous les cas, il faut accepter les autres comme ils sont. Nous ne pouvons pas faire changer les gens, mais nous pouvons changer le regard que nous portons sur eux, avoir de l’empathie.