Coming out, mode d'emploi

Qu’est-ce que le coming out?

« Coming out » (« sortir », en anglais) est une expression raccourcie de « coming out of the closet », « sortir du placard ». 

« Faire son coming out » signifie parler de son orientation sexuelle ou son identité de genre à quelqu’un d’autre pour la première fois. 

Le coming out est un moment fort, précieux, qui fait date dans la vie d’un homme gay ou bisexuel. Si vous êtes prêt à le faire, cela peut vous donner un sentiment d’être plus libre et plus fort.  Quand on annonce son orientation sexuelle à des proches ou au travail, on s’implique intimement.

Pourquoi faire son coming out ?

La question est importante et suscite aujourd’hui encore de nombreux débats : dire ou ne pas dire ?

On peut le dire parce qu’il n’y a rien à cacher : être gay ou bisexuel n’est pas une honte.

Mais l’homophobie ou la biphobie restent très présentes dans la société. Donc, parler de son orientation sexuelle quand on n’est pas hétérosexuel peut avoir des conséquences qu’il ne faut pas sous-estimer. 

Xavier Héraud, co-auteur du Guide des jeunes homos (éditions Marabout/Hachette) explique pourquoi le coming out est autant discuté : « Tout le monde est, a priori, présumé hétérosexuel. Faire son coming out revient à dire qui on est vraiment. En le faisant, on devient visible... Et on sait que la visibilité, quand elle est possible, est l’une des meilleures manières de faire reculer l’homophobie. Pour cette raison, ceux qui ont déjà franchi le pas encouragent fortement les autres à parler de leur homosexualité le plus largement aussi, si les conditions sont réunies pour cela. Finalement, c’est à chacun de décider quoi faire. »

Faut-il faire son coming out ? 

Pour certains, le coming out libère d’un poids et ne pas le faire peut être ressenti comme un « mensonge » qui pèse. Pour d’autres, vivre sans parler de son orientation sexuelle est tout à fait bien vécu.

Faire ou ne pas faire son coming out est un choix personnel qui ne regarde que soi. C’est à vous de décider. Ce n’est pas obligatoire !

Vous pouvez aussi annoncer votre orientation à votre famille et ne pas le faire au travail. Un professeur, par exemple, peut préférer ne pas être visible dans son collège par crainte d’une réaction négative de certains parents ou élèves… C’est son droit et il doit être respecté.

On peut également préférer parler de son orientation sexuelle à la personne la plus proche de soi d’abord pour que celle-ci devienne un soutien pour la suite.

Y a-t-il un mode d’emploi du coming out ? 

Chaque coming out est différent. Il n’y a pas de règles particulières pour faire un coming out réussi. Xavier Héraud confirme : « Le conseil qu’on peut donner à des personnes qui désirent dévoiler leur orientation sexuelle est de bien le préparer. Se préparer aux réactions possibles des personnes à qui on le fait. Se préparer aux questions qu’on peut poser. On ne fait pas son coming out auprès de sa famille comme on peut le faire au travail. »

Vous pouvez opter pour l’humour pour faire votre annonce ou choisir un cadre plus formel comme un dîner de famille. Vous pouvez également être accompagné, lors de cette déclaration, par quelqu’un qui vous soutient et qui saura être à vos côtés dans ce moment particulier. Et pourquoi pas rédiger une lettre ou chanter une chanson ? 

À vous de trouver le meilleur moment et la meilleure manière de faire votre coming out.

Et si ça ne se passe pas bien ? 

Les réactions face à cette annonce peuvent parfois être celles auxquelles vous vous attendiez, celles que vous espériez ou celles que vous redoutiez. 

Selon un rapport de SOS homophobie, les discriminations liées à l’orientation sexuelle dans la famille sont fréquentes, mais elles sont loin d’être systématiques !

Si vous vous sentez rejeté après cette annonce, prenez de la distance et laissez passer un peu de temps. Cela permettra à vos proches de réfléchir. Il faut souvent un peu de temps à certaines personnes pour digérer cette nouvelle, surtout si ces personnes sont proches de vous. 

Hélas, certains n’accepteront jamais. Dans ce cas, il ne faut pas culpabiliser de leur en avoir parlé. Tout ce que vous pouvez faire, c’est tenter de répondre à leurs interrogations ou leurs objections. Mais c’est à eux de faire le chemin de l’acceptation. 

Si vous êtes victime de réactions violentes ou d’insultes, n’hésitez pas à contacter des associations qui peuvent vous venir en aide et vous soutenir dans cette épreuve, ou contacter des lignes d’écoute anonymes telle que celle de SOS homophobie : 01 48 06 42 413.