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L’homosexualité entre hommes : l’amour au masculin
L’amour et l’attirance entre hommes ou entre femmes ont toujours existé, mais ils ont longtemps été cachés. L’homosexualité se vit désormais davantage au grand jour et s’exprime de différentes façons. Comment cela se passe-t-il quand on est un homme ?
Les points à retenir
- L’homosexualité est une orientation sexuelle, comme l’hétérosexualité ou la bisexualité.
- Elle n’est pas figée dans le temps : vos goûts et vos attirances peuvent évoluer.
- « Homosexuel », « gay », « queer », à vous de décider comment vous voulez vous définir.
Qu’est-ce que l’homosexualité ?
L’homosexualité, c’est l’attirance physique ou sentimentale pour les personnes de même sexe. C’est une orientation sexuelle, au même titre que l’hétérosexualité (l’attirance pour le sexe opposé) ou la bisexualité (l’attirance pour les hommes et les femmes).
Naît-on homosexuel ou le devient-on ?
Cette question revient souvent : naît-on homosexuel ou le devient-on ? On ne sait pas.
Alors que beaucoup de théories cherchent à donner des réponses, aucune explication scientifique n’a jamais été prouvée comme valable. Biologie ? Génétique ? Culture ? Éducation ? Libre arbitre ? Peut-être que tout cela entre en compte pour expliquer l’homosexualité, mais aucune, à elle seule, n’est reconnue scientifiquement.
Mais est-il si important de connaître l’origine de l’homosexualité ?
Dans la vie de tous les jours, auprès de ses proches, au travail, chez le médecin et même dans les relations amoureuses, peu importe de connaître l’origine de vos désirs sexuels. Vous êtes très bien comme vous êtes.
Être homosexuel n’est ni un choix ni une maladie
Être homosexuel n’est pas un choix. Ce n’est pas non plus une maladie ou un trouble mental.
Certains groupes religieux mettent en place des programmes pour, soi-disant, vous faire changer d’orientation sexuelle. C’est ce qu’on appelle les thérapies de conversion. Elles sont illégales dans plusieurs pays, dont la France.
En revanche, le rejet et l’agressivité envers des personnes homosexuelles (homophobie) ont des conséquences sur leur santé : mal-être, dépression, baisse de l’estime de soi fragilisent leur existence. Les risques liés au suicide parmi les personnes homosexuelles sont beaucoup plus élevés que parmi la population générale.
L’homophobie est punie par la loi.
Il n’y a pas un seul type d’homosexualité
Il n’y a pas qu’une seule manière de vivre votre homosexualité.
L’orientation sexuelle n’est pas nécessairement figée : vous pouvez être exclusivement attiré par les hommes à une période de votre vie et avoir des relations avec des femmes plus tard. Ou non.
Car vous ne vous définissez pas uniquement par votre homosexualité : avant d’être gay, vous êtes déjà vous-même. Et vous n’avez pas à vous justifier de qui vous êtes ou de ce que vous aimez.
Contre la solitude, le réseau associatif LGBT
Malgré une homosexualité de mieux en mieux acceptée par la société, beaucoup de gays se sentent encore très seuls. Ce n’est pas une fatalité. Il existe un réseau de soutiens dans toute la France qui peut vous permettre de faire des rencontres, de trouver de l’aide ou de trouver un projet pour vous investir. Le fait d’être entouré de personnes qui vous ressemblent peut vous aider à surmonter un sentiment de solitude.
De nombreuses associations militantes, conviviales ou sportives sont implantées dans toutes les grandes villes et certaines villes moyennes. Elles organisent régulièrement des événements (débats, festivals, marche des fiertés). Vous pourrez y rencontrer des personnes avec qui dialoguer. Vous pouvez aussi les contacter via leur site ou les réseaux sociaux.
Bon à savoir
La première marche des fiertés LGBT a été organisée à New York en 1970 pour se souvenir des émeutes du bar-club gay Stonewall Inn : le 28 juin 1969, les clients de cet établissement se révoltèrent contre une énième descente de police. Les affrontements ont duré trois nuits.
Depuis, chaque année, on défile partout dans le monde pour commémorer ces événements.
Cet établissement a d’ailleurs été désigné monument national en 2016.
En France, la première marche homosexuelle a eu lieu en 1977.
Un mot récent, mais une histoire ancienne
S’il y a des traces d’amour entre deux hommes ou deux femmes tout au long de l’histoire, notamment dans les arts, le terme « homosexualité » a n’a été inventé qu’au XIXe siècle.
« Le mot “homosexualité” est imprimé pour la première fois en allemand (homosexualität) en 1869. Il est inventé par un obscur écrivain et traducteur austro-hongrois, Karl-Maria Kertbeny (...) », écrit l’universitaire David Halperin dans le Dictionnaire des cultures gays et lesbiennes (Hachette, 2001).
Le terme est ensuite popularisé par le sexologue autrichien Richard von Krafft-Ebing, qui en fait une classification sexuelle pour son encyclopédie sur les déviations sexuelles publiée en 1887. Le mot ne s’est pas imposé tout de suite dans la société. On parlait d’inverti, de troisième sexe, d’uraniste - ou d’homophile, comme le faisait la première association homosexuelle française, Arcadie, créée en 1954, qui trouvait qu’ « homosexuel » renvoyait trop à la sexualité.
À partir des années 1960 et 1970, le mot « homosexualité » est utilisé plus facilement pour parler des hommes qui aiment les hommes et des femmes qui aiment les femmes. À partir des années 1990, l’utilisation des mots « gay » et « lesbienne » a gagné en popularité. Ces derniers temps, de plus en plus de personnes se définissent comme « queer », un mot-valise que certains emploient pour dire qu’ils ne sont pas hétérosexuels. Le mot peut aussi prendre une couleur plus militante pour signifier que l’on est pour la remise en cause des étiquettes et des normes de genre.
Finalement, c’est vous qui décidez comment vous vous définissez.
Être gay n’est pas un crime en France. Ce n’est pas le cas dans d’autres pays du monde. Dans 71 pays, le fait d’être gay peut vous valoir une amende ou une peine de prison. Dans 12 d’entre eux, cela va même jusqu’à la peine de mort (Afghanistan, Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Iran, Mauritanie, Nigeria, Pakistan, Qatar, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen).
Source : Ilga.org