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Pratiquer le sexe hard en restant safe
Vous pratiquez ou souhaitez pratiquer ce qu’on appelle le sexe « hard » ? Voici quelques conseils et règles à connaître pour prendre du plaisir en étant le plus safe possible.
Les points à retenir
- Les pratiques hard peuvent être dangereuses pour vous et votre corps si vous ne les maîtrisez pas.
- Il existe un certain nombre de règles à connaître pour du sexe hard le plus safe possible.
- La communication entre partenaires est essentielle.
Les pratiques hard, c’est quoi ?
Les pratiques dites SM (sado-masochistes) sont nombreuses. Si certaines sont qualifiées de « hard », c’est parce qu’elles sont potentiellement traumatiques. Pour ne pas vous blesser, il est souhaitable que vous les viviez avec un partenaire initié, capable de rester maître de lui, en respectant certaines règles.
Différentes du fétichisme vestimentaire ou des jeux de rôles (comme le « puppy play », où l’on joue à un être un chien avec son maître), les pratiques hard exposent le corps. Il est préférable d’en maîtriser les manipulations avant de débuter.
Les 5 règles d'or
Si vous souhaitez pratiquer du sexe hard, quelques règles s’imposent ! Le docteur Thibaut Jedrzejewski, médecin au centre de santé sexuelle CeGIDD Le 190 partage ses 5 règles incontournables :
- le consentement : en SM, comme ailleurs, le consentement est indispensable. Il faut que vous puissiez dire clairement ce dont vous avez envie et ce que vous ne souhaitez pas faire ;
- le « safe word » : définissez toujours un « safe word » pour dire stop et n’hésitez pas à dire non, même en pleine action et même si c’est difficile ;
- l’écoute : ne vous mettez pas la pression. Allez à votre rythme et même plus lentement. La douleur est un signal à respecter, y compris dans ces pratiques ;
- limiter les chems : la prise de produits ou drogues (chems) est addictive (s’arrêter est souvent difficile et très compliqué) et elle peut amener à des pratiques traumatisantes ou à faire des choses que l’on ne ferait pas sans avoir pris de produits ;
- environnement safe : il est conseillé de pratiquer dans un environnement sécurisé et de réfléchir à la question de la réduction des risques.
Le bonus : la communication ! Parler de vos pratiques à un soignant non jugeant (en demandant à des associations LGBTQI ou via le bouche-à-oreille) est important pour prévenir les accidents. C’est aussi valable si vous avez le sentiment d’être allé un peu plus loin que souhaité et que vous vous sentez coupable ou mal à l’aise. L’idée, c’est de ne pas rester avec ce mal-être pour garder une sexualité épanouissante et une bonne estime de vous-même.
Bon à savoir
Pensez à désinfecter et soigner les éventuelles blessures pour éviter qu'elles ne s'infectent. En cas de blessures anales internes, consultez un proctologue.
On définit toujours un “safe word” pour dire stop, et on dit non, même en pleine action et même si c’est difficile.
Plan hard : mode d'emploi
Attention : plan hard en cours ! Voici un petit inventaire, non exhaustif, des pratiques hard.
C’est dangereux et même déconseillé, à moins d’être avec un initié. La privation d’air peut conduire à de graves accidents.
Enfoncée dans le canal de la verge, la sonde urétrale demande une hygiène maximale et une triple désinfection : celle de la sonde bien sûr, mais aussi du gland et des mains de celui qui l’enfonce, avec un gel lubrifiant, à l’intérieur du pénis. Ne la remplacez pas par des objets qui ne sont pas faits pour ça (crayon, pièce de monnaie…).
À éviter sur l’ensemble des os : marchez sur les abdominaux contractés, pas sur les côtes ni les os du bassin. Le rapport taille-poids des participants est important : un dominant de 100 kg ne marche pas sur un soumis de 55 kg.
Cette pratique peut provoquer des perforations : les poings doivent toucher le ventre là où il est musclé et pas toujours au même endroit pour éviter les hématomes.
Cette pratique demande un échange détaillé : allez-y toujours très doucement et encore plus en cas d’historique de torsion testiculaire.
L’abattage, c’est-à-dire se faire pénétrer par plusieurs partenaires, doit respecter les règles classiques du safe sex : du gel lubrifiant (beaucoup), une méthode de protection (préservatif, PrEP ou TasP) et être à l’écoute de la douleur, qui doit intervenir comme signal.
Cette pratique requiert les mêmes précautions que le fist. Dans tous les cas, veillez à ne pas être « performant », l’idée, c’est de prendre du plaisir et pas de faire « comme dans un film porno ».
Les étapes du bondage, par « Maître Alain », expert en bondage :
- procurez-vous des cordes dans une boutique spécialisée (et pas dans une boutique de bricolage ou de sport !) ;
- commencez par regarder quelqu’un qui attache quelqu’un d’autre ;
- faites-vous attacher pour ressentir les sensations ;
- testez avec un partenaire, sous les yeux experts d’un maître bondeur expérimenté.
Vous pouvez assister à un atelier « bondage » proposé par une association.
Alain est administrateur de l’ASMF, une association française regroupant des amateurs de cuir, et de pratiques hard et SM.
